Saturday, April 25, 2015

Le premier Noël de Bonbon

Le premier Noël de Bonbon
(By: Hans Wilhelm)



C’était le premier hiver de Bonbon. C’était aussi la première fois qu’il voyait la neige.
Il passait ses journées à attraper les flocons blancs et, chaque soir, il rentrait épuiser et affamé à la maison.
Mais un jour où son dîner tardait à venir et où personne ne semblait disposé à jouer avec lui, Bonbon s’inquiéta. Que se passait-il donc ? Pourquoi tout le monde était-il si occupé, si pressé ?
Bonbon interrogea Pacha, le chat.
-          Voyons, c’est Noël ! expliqua en bâillant Pacha.
Bonbon avait déjà entendu ce mot, mais il ne savait pas vraiment ce qu’il signifiait.
-          Ça sera très amusant ! dit-il dans l’espoir de faire parler Pacha.
-          Seulement si le père Noël t’apporte un cadeau ! marmonna Pacha.
-          Pourquoi ? Il pourrait ne pas n’en apporter ? s’inquiéta Bonbon.
-          Bien sûr, si tu ne lui en commandes pas un avant minuit. Expliqua Pacha.
Il ne restait plus guère de temps à Bonbon pour se décider...
Quand Pacha lui révéla qu’il avait commandé au père Noël une souris mécanique, il se dit que lui aussi pouvait commander un jouet.
Mais ... ne possédait-il pas déjà les plus beaux jouets du monde ?

Dans la maison, traînaient tant de chaussures et de chaussettes à mettre en lambeaux !

La chambre des enfants foisonnait d’objets avec lequel faire de fou !

Dehors, gambadait même un écureuil qui ne demandait qu’à être poursuivi.
Bonbon n’avait vraiment pas besoin de nouveaux jouets !
Il pouvait peut-être commander autre chose au père Noël ... Mais quoi ?
Pensant soudain que saturnin, le poisson rouge, lui soufflerait sans doute une idée, il alla le trouver.
Qu’avait commandé saturnin ? Un beau château dans lequel il dormirait très bien !
-          Je pourrais commander moi aussi un nouveau lit. Pensa Bonbon.
Mais il avait déjà la plus confortable, la plus chaude, la plus douce des corbeilles dont un chien puisse rêver !
Personne ne savait donc ce qu’un petit chien pouvait souhaiter pour Noël ?
Et lui, pourquoi n’avait-il aucune idée ?
Comme il se sentit seul, tout à coup !
Comme il se sentit triste !
-          Il faut absolument que quelqu’un me souffle une idée ! conclut-il.
Et il sortit de la maison.

-          Qu’as-tu commandé au père Noël ? Demanda-t-il à un moineau.
-          A manger ! répondit le moineau. De bonnes graines, de délicieuses amandes, et si possible de savoureuses miettes de pain aux raisins. Crois-moi, en hiver, rien n’est plus important pour un moineau que la nourriture !
-          Je pourrais peut-être commander à manger, pensa Bonbon. Mais j’ai déjà tout ce qu’un chien peut souhaiter !
Apparemment, il avait tout, tout, tout, sauf une idée de cadeau !
-          Et peut-on savoir ce que c’est ? s’enquit Pacha.
-          C’est un secret !
Ce secret le rendait très malheureux !
Il faisait maintenant nuit noir. Dans la maison, tout le monde courait de-ci, de-là, les bras chargés de paquets, de papiers multicolores et de rubans.
Seul Bonbon ne bougeait pas. Il se disait :
-          Je ne suis pas sûr d’aimer Noël. Personne ne s’occupe de moi, personne ne me souffle la moindre idée de cadeau ...
Quand il se coucha, il était le plus malheureux des petits chiens. Demain matin, au pied du sapin, il n’y aurait pas de cadeau pour lui ... Demain matin, au pied du sapin, Pacha se moquerait de lui...
Jamais Bonbon ne s’était senti si seul, si triste !
Il finit pourtant pas s’endormir. Vers minuit, il fut réveillé par d’étranges bruits.
Que se passait-il ? Il quitta sa corbeille et découvrit ...
... Quelle horreur !
Quelqu’un qui descendait dans la cheminée !
Etait-ce un voleur ?

-          Bien sûr que non ! réalisa Bonbon.
-          C’est le père Noël qui apporte des cadeaux à tout le monde, sauf à moi !
Il regarda le père Noël déposer ses paquets enrubannés sous le sapin. Il y en avait beaucoup ... Mais pas un seul pour lui !
Quand le père Noël eut fini sa distribution, il aperçut Bonbon.
-          Comment t’appelles-tu, mon petit ami ? lui demanda-t-il.
-          Bon ... Bonbon, dit Bonbon.
-          Bonbon ! Mais je n’ai pas reçu ta commande de cadeaux ! s’étonna le père Noël.

-          Euh ... C’est normal. Je n’ai pas eu d’idée ... avoua Bonbon en Baissant la tête.
Le père Noël éclata de rire :
-          Depuis le temps que je travaille, c’est bien la première fois que je rencontre quelqu’un qui n’a pas d’idée ! écouter, j’ai peut-être quelque chose pour toi. Voyons voir ...
Il ouvrit son grand sac dans lequel restaient encore beaucoup de cadeaux.
-          Je savais bien que j’avais quelque chose de parfait pour un petit chien qui a déjà tout, tout, tout ... dit-il au bout d’un moment.
Il tendit à Bonbon un paquet enrubanné.
-          C’est pour toi, Bonbon, annonça-t-il en souriant.
-          Pour moi ? Un cadeau ?
-          Oui, rien que pour toi ! confirma le père Noël. Maintenant, je dois te quitter. Allez, au revoir ! A l’année prochaine !
Et il remonta dans la cheminée.
Deux secondes plus tard, Pacha et Saturnin ouvrirent un œil ...
Le moineau les imita !
Qu’est-ce quoi avait bien pu les réveiller ?
Les cris de Bonbon, bien sûr !
-          Venez voir ! hurlait-il. J’ai un cadeau ! Le père Noël m’a apporté un cadeau !
Il défit le ruban, et que découvrit-il ?
La plus belle des surprises !
Un petit chien qui s’appelait Pompon !
Bonbon et Pompon se souhaitèrent un joyeux Noël, et ils commencèrent à jouer !

Bonbon n’était pas près d’oublier son premier Noël, ce Noël où il avait eu le plus beau de tous les cadeaux dont on puisse rêver : un ami !


Thursday, April 23, 2015

TYRANNO LE TERRIBLE


TYRANNO LE TERRIBLE

Igor était un petit dinosaure. Il vivait avec sa mère et son père dans une grande forêt marécageuse.
Il y avait beaucoup d’enfants dinosaures qui habitaient dans le voisinage d’Igor.

Ils jouaient chaque jour ensemble, et Igor s’entendait bien avec tous-tous, sauf un ....
Son nom était Tyranno, et on L’appelait généralement Tyranno le terrible.
C’était un enfant lui aussi, mais il était beaucoup plus grand et plus fort que la plupart des autres gamins.

C’était une vraie brute. Pour tout dire, , il était la première brute du monde.
Tyranno aimait surtout s’en prendre à Igor. Il le tapait, le taquinait et lui volait.
Igor essayait de ne jamais se trouver sur le chemin de Tyranno, mais partout où il allait, Tyranno l’attendait.
Igor avait chaque soir un peu plus de mal à s’endormir.
Il cherchait sans cesse un moyen pour éviter Tyranno.
Sa situation paraissait désespérée.
Les camarades d’Igor essayèrent de l’aider.
-          Il faudrait que tu deviennes son copain, suggéra Tricéro un jour.
-          Plus facile à dire qu’à faire, répondit Igor.
Comment devenir copain avec quelqu’un qui m’a tapé et taquiné toute ma vie ?
-          Tu devrais lui offrir un cadeau pour lui prouver que tu l’aimes bien, dit Tircéro.
-          Igor réfléchit un moment. Quel genre de cadeau offrir à Tyranno ? puis il repensa à la façon dont Tyranno s’emparait toujours de ses goûters.
-          Un cadeau pour Tyranno ? dit-il tout haut.
-          Ça vaut la peine d’essayer.
Cet après-midi-là, Igor alla trouver Tyranno.
-          Tiens, dit-il de sa voix la plus amicale,
Il fait si chaud, j’ai pensé qu’une bonne glace te ferait sûrement plaisir.
Tyranno regarda Igor un moment. Puis il eut un sourire méchant.
-          Une glace pour moi ? Comment c’est gentil !
Tyranno s’empara du cornet de glace et il le renversa sur la tête d’Igor.
-          Ha, ha, ha ! s’esclaffa Tyranno, en s’éloignant.
Igor entendit résonner le rire de Tyranno pendant un long moment.
Le lendemain, Igor raconta à son amie Platea ce qui s’était passé.
-          Tu prends ça trop au sérieux, déclara Platea.
Quand cette grosse brute cherche à t’embêter, fais comme si de rien n’était. Reste calme. C’est le seul moyen.
-          Rester calme quand j’ai peur ne va pas être facile, dit Igor. Mais je veux bien essayer.
Quand, la fois suivante, Igor rencontra Tyranno, il resta calme.
-          Salut, tête de lézard ! hurla Tyranno en voyant Igor passer. Et si tu me donnais MON sandwich ?
-          Igor n’y prêta aucune attention, et n’essaya même pas de s’enfuir. Il continua à marcher.
-          Je vois qu’une fois de plus, il va falloir que je me serve, dit Tyranno.
Il piétina la queue d’Igor jusqu’à ce qu’Igor lâche son sandwich.
Igor essaya de cacher ses larmes. Mais il avait très mal.
Quand les amis d’Igor apprirent ce qu’avait fait Tyranno, ils devinrent furieux.
-          L’heure est venue de le combattre ! déclara stégo.
Tyranno t’embête depuis trop longtemps. Tu dois l’affronter et lui montrer que tu es un dinosaure toi aussi. Tu peux parfaitement le battre. Et puis Tyranno n’est qu’un sale vantard.
Igor était en colère lui aussi.
-          Tu as raison ! s’exclama-t-il. Peut-être que je devrais me battre et mettre fin à ces stupidités une fois pour toutes.
-          Alors, dit stégo, allons-y tout de suite.
Les quatre amis partirent à la recherche de Tyranno.
Igor se dressa de toute sa hauteur et affronta Tyranno le terrible.
-          Ecoute, espèce de brute, dit-il. J’en ai assez que tu me tyrannises. Viens donc te battre !
Tyranno jeta un regard sur Igor. Puis il fit un sourire narquois et dit :
-          D’accord, si c’est ce que tu veux.

Le combat fut très bref.
Petit Igor n’avait aucune chance contre son grand ennemi.
-          Je suis désolé, dit Stégo, Ce n’était pas une très bonne idée. Tu devrais abandonner. Il y a des brutes contre lesquelles on ne peut rien. Il faut apprendre à vivre avec, qu’on le veuille ou non.
Mais Igor ne voulait pas.
‘Il doit quand même y avoir un moyen de battre une brute,’ pensa-t-il.
Il y pensait encore quand la lune se leva et que les étoiles remplirent le ciel. Tout à coup, ses lèvres dessinèrent un immense sourire.
‘J’ai trouvé !’ se dit-il.
Puis il se roula en boule et s’endormit aussitôt.
Le lendemain, Igor prit son goûter et s’enfonça comme chaque jour dans la forêt marécageuse.
Il ne tarda pas à rencontrer Tyranno.
-          Un autre goûter pour moi ? cria Tyranno.
J’espère qu’il est bon !
Sur ce, il s’empara du sandwich d’Igor et n’en fit qu’une bouchée.
Igor continua son chemin en marchant aussi vite que possible.
Soudain, il entendit un cri terrible.
-          AAAaaaaaghhhhhhh !
C’était Tyranno, D’énormes flammes sortaient de sa gueule.
-          Au secours, je brûle ! cria-t-il. Je meurs !
Je suis empoisonné ! Au secours ! AU SECOUURRS !
-          N’importe quoi ! dit Igor en riant.

Ce n’est qu’un sandwich. Je ne te savais pas aussi sensible. Il se trouve que j’aime les sandwiches double-épaisseur-aux-piments-rouges-hyper-piquants. Dommage que tu ne les aimes pas.
Il se retourna et s’en alla, laissant Tyranno à ses gémissements et à ses pleurs.
A partir de ce jour-là, Tyranno resta aussi loin d’Igor, il s’amusait tous les jours avec ses amis dans la forêt marécageuse, et il n’eut plus jamais de mal à s’endormir la nuit.

Quand, bien des années plus tard, les scientifiques découvrirent Tyranno le terrible, il n’était plus tout à fait le même-mais il avait toujours son sourire méchant.